warning

« Croît de la pollution, raréfaction des ressources, dérèglements météorologiques, réchauffement climatique, le désordre écologique est en route, lourd de menaces pour la survie des espèces, dont la nôtre. »

Paul Ardenne, Un art écologique. Création plasticienne et anthropocène, 2019.

 

 

Warning s'inscrit dans le cadre des recherches de Philippe Domergue sur l'arbre et le vivant à l'ère de l'anthropocène. En 2011 il est lauréat d'un appel à projet euro-régional réunissant artistes et scientifiques sur la question du réchauffement climatique et son impact sur les paysages. Il initie alors une série d’œuvres sur les thématiques croisées de l'arbre, de l'eau et du feu.

Les œuvres de la série Warning expriment l'inquiétude de l'artiste face à l’accroissement des catastrophes écologiques et à l’inconséquence (voire au négationnisme) des gouvernements.

pyroscène

A partir de 2019, préoccupé par les méga-incendies(1) qui ravagent de nombreux pays dans le monde, Philippe Domergue concentre ses recherches sur le feu et son impact sur le devenir des espèces.

(1) - Le changement de régime des nouveaux incendies est assez préoccupant car pour la première fois de son histoire l'homme est peut être en train de perdre le contrôle du feu. Ces incendies hors-norme sont nourris par le réchauffement climatique et l’accélèrent en retour. Le feu a changé de nature, il est devenu incontrôlable et modifie le climat sur le long terme. Pour la philosophe et géographe Joëlle Zask « nous ne vivons plus seulement dans l’anthropocène mais dans le pyrocène » (Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique, 2019).

Tranché-grillé , 2019-2020, tranches d'arbres brûlées, grillages, tablette numérique et images vidéos, 230x420x 5cm. Musée d'art Hyacinthe. Rigaud Perpignan.

Avec le soutien de Caza d'Oro résidences d'artistes, Cercle Rigaud Perpignan.

Brûlage en effigie de tranches d'arbres récupérées dans une scierie. Un acte performatif réalisé par Philippe Domergue dans son jardin-atelier à l'aide d'un grill monumental installé spécifiquement. Il accompli ce rituel fin 2019 en réaction au méga-feux incontrôlables qui ont détruit des millions d'hectares de foret dans le monde entier.

Il déclenche un feu à la limite du contrôle, sans connaître le résultat et au risque de perdre son objet de travail. Une exécution en effigie pour rappeler à la conscience la violence et la gravité des méga-incendies qui ravagent les forets à l'échelle de la planète. © vidéo Nathalie Vanic

Plaqué-grillé, 2019, dessins à la mine de plomb et aquarelle repris en impression laser sur papier 180g, bois contreplaqué grillé, 68x131cm. Avec le soutien du Cercle Rigaud et Musée d'art H. Rigaud Perpignan.

 

Le feu (ou la chaleur excessive) est ce qui réunit les 6 dessins et les 3 pièces de bois. Les dessins de 2019 montrent des arbres portant, à différents degrés, les stigmates du feu ou des canicules répétées. Réalisés sur le motif et en face à face, ce sont pour l’artiste de véritables portraits. Ils sont repris en impression laser pour accentuer les contrastes, la dureté et pour que la densité du noir se rapproche de celle du charbon de bois.

coulée sèche

En 2018 Philippe Domergue intervient dans l'église du Prieuré de Marcevol avec des bois arrachés par les crues d'une rivière, collectés sur les berges puis assemblés par tressage.

Cette onde de bois flotté traversant les 3 chapelles de part en part met en tension l'énergie de l'eau avec la force et la stabilité de ce bâtiment du XIIème siècle. (Ces 3 chapelles se situent dans le collatéral nord reconstruit et contreforté en 1496 suite aux dégâts causés par le séisme de 1428.)

Coulée sèche 1, 2018, bois sec tressé, impressions laser et papier vierge marouflés sur branches et arbres flottés, lumière noire, dimensions variables.

En résonance avec cette installation dans les chapelles de l'église priorale Philippe Domergue a réactivé des œuvres plus anciennes faites à base d'images photographiques de pèlerins, de branches flottées et d'arbres déracinés par la tempête de l'hiver 1999-2000 : Amarnath

fragments d'une forêt

« Tout ce qui change vite s’explique par le feu »  Gaston Bachelard

 


Les œuvres de la série fragments d'une forêt expriment une tension entre 2 polarités,  2 éléments antagonistes :  l'eau et le feu.
Pour l'artiste ces 2 éléments stigmatisent une partie importante des enjeux et des risques encourus par l'homme à l'ère de l'anthropocène et du réchauffement général de la planète.
Les sécheresses et méga-feux se répètent et s'intensifient, la pluviométrie est de plus en plus incertaine, aléatoire et souvent brutale.

La structure des installations renvoi à l'idée de chute d'eau, de cascade autant qu'à la fluidité des flammes ou l’extrême mobilité du feu.
Des images d'eau inversées, des tuyaux de conduction se conjuguent avec des images de feu, des gaines électriques, du bois brûlé...

Pyrénées: art et écologie au XXIème siècle

 

Cascade hybride, 2011-2016, images photographiques (impression laser) de milieux humides et de feux marouflées sur tranches d'arbres, grillages, bois brulé, gaines, tuyau, rail métallique, tube acier, 270x210x60cm. Avec le soutien de Caza d'Oro résidences d'artistes, Mas d'Azil.


Fontaine sèche, 2016, tranches d'arbres, adhésifs, gaines, tuyaux, bac plastique, eau, pompe électrique, 160x60x35cm. Avec le soutien de Caza d'Oro résidences d'artistes, Mas d'Azil.



Fragments d'une forêt 1, 2015-2016, fragments d'arbres, bois brulé, images photographiques  impression numérique marouflées sur tranches d'arbres, adhésifs, gaines, grillages, fil de fer, rails, tablettes numériques, séquences vidéo simultanées de cascades et de brûlis, dimensions variables. Avec le soutien de la Galerie Martagon, Malaucène et Caza d'Oro résidences d'artistes, Mas d'Azil.




Dérive, 2012, images photographiques d'un lac de retenue et adhésif de mise en garde marouflés sur tranches d'arbre, 150x180x30cm. Avec le soutien de Caza d'Oro résidences d'artistes, Mas d'Azil.


Fragments d'une forêt 2, 2013, tranche d'arbre, matériel de perfusion, bac inox, 150x180x9cm.

Avec le soutien de Caza dOro résidences d'artistes, Mas d'Azil.

feu liquide (installations vidéo)

Produites au cours de la résidence au Mas d'Azil dans l'Ariège en mars 2011, ces installations vidéo ont été inspirées par la présence palpable de l'eau et du feu sur le territoire durant cette période.

Mais pour l'artiste mars 2011 c'est aussi la catastrophe de Fukushima et ce duel des éléments eau et feu dans les réacteurs nucléaires en fusion malgré les tonnes d'eau déversées.

Immersions, 2012, installation vidéo volumétrique, 3 vidéoprojecteurs, séquences vidéos simultanées de cascades et de feux, son spatialisé, 300x300x700cm, Mas Saint Jacques, Bompas.


Chutes, 2011, installation vidéo volumétrique, 2 vidéoprojecteurs, séquences vidéos simultanées de cascades et de feux, son spatialisé, 1200x300x200cm. Cage d'escalier du CMM, Le Mas d'Azil.

Avec le soutien de Caza d'Oro résidence d'artistes, Mas d'Azil et Musée - FRAC Occitanie Les Abattoirs, Toulouse.


H2Ommage, 2011, projection vidéo d'un milieu humide sur paroi de pierres brutes, son spatialisé, 250x200x20cm, Centre Multi Media, Le Mas d'Azil.